Pan-de-bois

La construction d'un immeuble à pan de bois consiste à élever des parois en formant une ossature avec des poutres en bois (souvent du chêne), puis à remplir ce cadre avec du torchis. Ce torchis est le plus souvent (en Belgique) un mélange terre-paille, souvent agrémenté de fiente de pigeons, le tout procurant une matière isolante et imperméable. Historiquement, à l'intérieur les faces du pan de bois étaient généralement lattées pour les couvrir de plâtre. 

Le pan de bois est, en Belgique et en France, mieux connu sous le nom de colombage, évoquant ainsi l'intervention des pigeons ou colombes... La construction à pan de bois est une des techniques prédominantes de construction depuis Rome jusqu'au XIXe siècle. Elle s'est avérée robuste, capable de se maintenir en place pendant plusieurs siècles tout en étant très flexible quant à la transformation, l'adaptation, la remise en état aisée, voire même le démontage-récupération pour la redresser ailleurs suivant le cours de ses propriétaires.

La technique est restée largement répandue jusqu'au XIXe siècle dans les provinces de Liège et du Limbourg, en Famenne et dans de nombreux villages du Luxembourg. Dans les autres provinces belges, à partir du XIVe siècle la construction en brique l'a repoussée grâce à la grande disponibilité en argile à cuire et compte tenu des risques d'incendies. Malheureusement, beaucoup de ces immeubles à grande valeur patrimoniale ont été démolis ces dernières décennies par ignorance, paresse, manque de sens patrimonial.

La conscientisation actuelle au niveau de durabilité, d'économie d'énergie, de retour vers des matières naturelles, a remis en vitrine cette technique millénaire. Sur le plan technique, la construction ossature bois est un prolongement logique du pan de bois.